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Contributions: Réflexions sur le Développement de l’École Nationale des Arts et Métiers de la Culture du Sénégal (ENAMC)

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Le développement de l’École Nationale des Arts et Métiers de la Culture est une question complexe qui mérite réflexion.

La première interrogation qui vient à l’esprit est : qui doit porter le plaidoyer pour son développement ? Pour y répondre, il est essentiel de se demander à qui profite réellement cette école. Une fois cette question élucidée, la réponse à la première apparaîtra plus clairement.

Aujourd’hui, que peut attendre un diplômé de l’École Nationale des Arts et Métiers de la Culture (ENAMC) ? L’administration de cette école cherche-t-elle activement des partenaires dans le monde culturel, tant au niveau régional qu’international ? Ou bien se satisfait-elle du statu quo ? Est-elle consciente de la nécessité de faire rayonner l’institution au sein du paysage culturel sénégalais ? Le secteur culturel et artistique du Sénégal s’identifie-t-il à cette école ?

Il est crucial de ne pas écarter les propos de Bouba Ndour d’un revers de main, mais plutôt de les considérer comme matière à réflexion. Plutôt que de les percevoir comme une insulte, il serait pertinent de comprendre les raisons qui l’ont poussé à exprimer ses critiques et d’en évaluer la pertinence. Ces observations peuvent potentiellement nourrir un débat constructif autour de l’avenir de l’École des Arts.

Sur la scène culturelle sénégalaise, l’École Nationale des Arts et Métiers de la Culture (ENAMC) participe-t-elle aux grands rendez-vous annuels ? Les acteurs culturels sont-ils pleinement conscients de ce que cette institution peut leur offrir ? Il serait judicieux de créer un lien plus fort entre l’École des Arts et des structures telles que le Grand Théâtre, Sorano, et d’autres établissements culturels, publics comme privés. L’école semble isolée et trop dépendante de l’État. Un changement de mentalité s’impose : l’école doit prendre en main son propre destin et prouver qu’elle est un acteur incontournable pour atteindre les objectifs culturels du Sénégal, tant dans le secteur public que privé.

Pour que ce changement s’opère, il est nécessaire que le personnel de l’École des Arts dépasse le simple rôle de fonctionnaire. Ces employés sont plus que des administrateurs, ce sont des hommes et des femmes de culture. Ils doivent s’investir pleinement dans la mission de l’école et ne pas se contenter d’attendre leur salaire à la fin du mois. En ce sens, l’initiative du doyen Samba Fall est louable. L’école a besoin de développer ses compétences, notamment en matière de communication et de visibilité sur le web, sans tambour ni trompette, mais avec détermination.

Pour conclure, il est important de souligner que lorsque je parle de l’École des Arts , je fais spécifiquement référence à l’ENAMC. Le véritable changement ou développement de cette institution doit commencer en son sein. En somme, l’école elle-même constitue le point de départ de sa propre métamorphose. Mais la question reste : en est-elle vraiment consciente ?

Auteur: Monsieur Ibrahima Fall, Professeur d’arts plastiques dans l’IEF de Thiès ville

Email: ibrahimafaall2020@gmail.com 

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Un commentaire

  • Abdoulaye Amar Excellente réflexion, Monsieur Fall. Je reconnais que vous avez parfaitement identifié les maux et les manquements qui entravent le bon fonctionnement de l’École des Arts. Nous avons tous constaté, durant notre séjour dans cet établissement, les dures conditions de travail, l’exiguïté des locaux, les salles de classe inadaptées, ainsi qu’un programme obsolète, pour ne pas dire caduque, qui ne prend pas en compte les réalités actuelles du monde culturel. L’École des Arts doit effectivement s’ouvrir aux autres établissements culturels et adopter un programme innovant pour gagner en visibilité, tant sur la scène culturelle nationale qu’internationale.

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