La différence principale entre l’École Nationale des Arts (ENA) et l’École Nationale des Arts et des Métiers de la Culture (ENAMC) réside dans leurs missions et leurs spécialisations.
1. École Nationale des Arts (ENA) :
– Spécialisation : L’ENA est principalement axée sur l’enseignement des arts plastiques, de la musique, du théâtre, de la danse, et d’autres disciplines artistiques. C’est un établissement de formation destiné à ceux qui veulent développer des compétences artistiques et créatives.
– Objectif : Former des artistes professionnels dans les domaines de la création artistique, en leur offrant des formations spécialisées dans les différentes formes d’arts traditionnels et contemporains.
2. École Nationale des Arts et des Métiers de la Culture (ENAMC) :
– Spécialisation : L’ENAMC, en plus de l’enseignement des arts, offre une formation dans les métiers liés à la gestion et au développement de la culture. Cela inclut des domaines tels que la gestion culturelle, la médiation, la production, et l’administration des arts.
– Objectif : Former non seulement des artistes, mais aussi des professionnels aptes à encadrer, promouvoir et gérer les activités culturelles et artistiques. Cette école vise donc à donner des compétences dans les domaines de l’industrie culturelle, en plus de la création artistique.
En résumé, l’ENA se concentre sur la formation artistique pure, tandis que l’ENAMC combine cette formation avec une dimension de gestion et de promotion culturelle, formant des cadres pour l’administration et le développement du secteur culturel.
L’ENAMC est un projet ambitieux qui vise à répondre aux besoins croissants en matière de gestion et de promotion culturelle au Sénégal.
En plus de la formation artistique, il répond à l’impératif de professionnaliser le secteur des métiers de la culture. Cela permettrait non seulement de valoriser les arts, mais aussi de développer une véritable industrie culturelle.
Cependant, comme vous l’avez bien souligné, la mise en œuvre du projet dépend de plusieurs facteurs critiques :
1. Un local adéquat : Avoir un espace bien équipé est primordial pour offrir des formations de qualité. L’infrastructure doit inclure des salles de cours, des ateliers de pratique artistique, des laboratoires multimédias, et même des espaces de représentation pour les disciplines artistiques.
2. Financement et équipements : Il faut un investissement soutenu pour équiper ces locaux en matériel adapté, surtout pour les métiers de la culture et de l’administration artistique, ainsi que des ressources technologiques.
3. Corps professoral qualifié : Assurer un recrutement de professeurs spécialisés aussi bien dans les disciplines artistiques que dans la gestion culturelle est un défi. La qualité des enseignements dépendra grandement des compétences et de l’expertise des formateurs.
4. Partenariats stratégiques : Des collaborations avec des institutions culturelles, des ONG, et des partenaires internationaux seraient cruciales pour garantir des échanges et des stages, et pour donner une portée internationale aux enseignements.
Si toutes ces conditions sont réunies, l’ENAMC pourrait véritablement devenir un levier pour l’émergence d’une industrie culturelle dynamique au Sénégal.
Auteur: Jean Benoit Bakhoum, Professeur, Formateur en Musique, Ex Directeur des études de L’ENAMC